Chana Finkielsztjan
Le projet en quelques mots
Une plaque commémorative est installée dans chaque établissement scolaire de Paris et appelle au souvenir d'enfants déportés pendant l'occupation.
La plaque du collège Lucie Faure comporte cinq noms. Ces enfants fréquentaient notre établissement scolaire. Le projet consiste à mener une enquête pour connaître l'histoire de ces cinq jeunes filles déportées. Pour l'année scolaire 2020-2021, nous allons travailler sur le parcours de Chana Finkielsztjan.
L'idée est de construire ou d’affiner les représentations sur l’occupation, l’émigration, la déportation, le rôle de la police, la mode vestimentaire, l'absence et la perte, le souvenir, le témoignage… à partir d'ateliers en classe entière ou en petits groupes, menés par l'équipe enseignante et des intervenants extérieurs. Mais il y a fort à parier que de larges zones d'ombre et de mystères ne seront pas éclaircies. D'où l'importance des ateliers d'Arts Plastiques pour élaborer les représentations, aborder l'absence, la perte ou encore le deuil. Les élèves ne possèdent qu'un seul élément au départ, le nom de la jeune fille. Tout le reste est à construire.
Aurélia et Pascale enregistrent les élèves au travail |
La séance commence par une présentation du projet élaboré par Mr Oumamar et Mr Farella. Puis, les intervenants du jour sont présentés : Damien Roudeau, illustrateur qui a travaillé avec nous sur de nombreux projets (Procès Garcia, Initiadroit) et qui nous accompagnera sur les aspects graphiques et plastiques du projet. Il commence à croquer les premiers instants de cette séance
Damien Roudeau dessinant sur le vif au cours d'une discussion de groupe. |
Damien et Junior en pleine discussion |
Aurélia et Pascale sont également des habituées de nos projets. Elles ont en charge les prises d'images et de sons.
Aurélia et Pascale circulent de groupes en groupes pour capter les conversations au cours de la première séance de travail. |
Mr Oumamar propose une première activité, la réalisation d'un carte mentale qui permettra de cibler les domaines de recherche pour notre enquête sur Chana Finkielsztajn.
Les élèves se mettent en activité par groupe. Puis, un moment de mise en commun permet la construction définitive de la carte. Quels étaient ses lieux de vie, son caractère, ses rêves d'avenir, son parcours, l'occupation, son arrestation, avait-elle des frères et des sœurs, comment est-elle habillée ? ... autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre.
Début du travail sur la carte mentale |
La séance s'achève par une deuxième proposition de travail. Il s'agit d'élaborer une représentation de Chana à partir de mots clés : 15 ans, cheveux ondulés, jupe et pull over. Comment vous imaginez-vous Chana ? A suivre à la deuxième séance.
Au cours de cette séquence d'Arts Plastiques, les élèves de la 3ème C se sont confrontés à un exercice de représentation. A partir de quelques mots clé présentés sous forme d'étiquettes (15 ans, cheveux ondulés, jupe, pull over, visage rond), les élèves tentent de donner un visage à cette jeune fille déportée et qui fréquentait notre établissement scolaire. A quoi pouvait-elle bien ressembler ? Il ne s'agit pas de réaliser un portrait. C'est un travail d'imagination avec sa part de fantaisie, d’invraisemblance, de fiction ... Mais aussi sa part de réel.
Collage, assemblage, peinture, manga, BD ... chacun a choisi la technique la plus adaptée à ses représentations
Rencontre avec Mme Miel, costumière
Les deux séances consacrées à la représentation de Chana sont terminées. Pour un bilan, nous avons invité Mme Miel, costumière pour des productions cinématographiques afin de poser un regard sur le travail des élèves et enrichir leurs connaissances sur la mode de l'époque. Adrien était en charge de la prise son, Aurélia était présente pour la prise d'images, et Damien Roudeau pour les croquis sur le vif et capter les échanges et réactions.
Ouvrage sur la mode pendant le deuxième conflit mondial |
Adrien enregistre l'intervention de Mme Miel. La discussion se porte sur les intentions des élèves. Qu'avez-vous voulu exprimer de la personnalité de Chana en utilisant ces matériaux, ce vêtement ? |
Damien Roudeau réalise des croquis sur le vif pendant la séance. |
Une image possible de Chana faisant du vélo et quelques croquis de Damien Roudeau. |
S'immerger dans une ambiance, un lieu, être au plus près du public et des acteurs d'une aventure humaine sont pour lui des moteurs de création. De nombreuses autres interventions sont prévues dès la rentrée dès le mois de Janvier. Restez connecté au Blog
Pour en savoir davantage sur Damien Roudeau cliquez sur les liens suivants :
Fiche Wikipédia Damien Roudeau
Les élèves au travail lors de la réalisation de la carte mentale |
Le projet se poursuit avec une séquence en cours d'Anglais avec Mme Xavier. L'objectif est de rédiger en anglais des mails ou lettres à destination d'institutions ou de personnes susceptibles de nous aider à reconstituer le parcours de Chana jusqu'à la tragédie de l'assassinat de sa famille.
Les élèves travaillent en groupe à la rédaction des courriers. |
La séance commence par la constitution de groupes. Les élèves auront en charge la rédaction d'un mail ou d'une lettre pour une institution ou une personne liée à la famille de Chana. Il y aura 7 groupes pour la rédaction de 7 lettres. Tout d'abord, il faut organiser les savoirs. Les élèves travaillent sur une mindmap qui synthétise les connaissances et les informations en possession des élèves sur Chana.
Un autre groupe au travail. |
Puis, Mme Xavier aborde avec les élèves la nécessité du courrier. Pourquoi écrire ? Pourquoi écrire en Anglais ? Que va-t-on demander ? Comment le formuler ? Comment présenter la lettre en fonction du destinataire ?
Les groupes lors de la rédaction des lettres. |
La rédaction des courriers commence. Il faut alors structurer l'écrit, définir l'objet du courrier, la raison pour laquelle on écrit. Le travail d'écriture prendra deux séances. Les élèves ont écrit à des internautes de l'entourage de Chana dont les noms apparaissent sur des sites mémoriels, aux institutions Yad Vashem à Jérusalem, l' USHMM à Washington, le Musée national Auschwitz-Birkenau.
Damien explique le rôle du gaufrier en BD |
Damien Roudeau, dont le parcours de reporter dessinateur et auteur de BD engagées n'est plus à démontrer, a proposé à son groupe d'élèves de comprendre les ressorts du langage de la BD, le découpage en images, la narration visuelle, comment donner un visage aux déportés en puisant dans le langage des Arts Plastiques.
Donner un visage, une image à ceux qui ont disparu |
Atelier Arts Plastiques avec Patrick Laurin : Absence - Présence
La classe de 3ème C a été partagée en deux groupes afin de permettre les interventions de Damien Roudeau et Patrick Laurin. Il s'agit de faire vivre aux élèves deux expériences de pratiques artistiques et complémentaires.
Patrick Laurin est artiste peintre et Art-thérapeute. Il a mis au point un dispositif de création qui permet aux élèves de vivre la présence puis l'absence de Chana dont la réalisation d'une image. Ce dispositif s'appuie sur les connaissances des élèves sur Chana et sur les mythes fondateurs de la peinture, de l'humanité.
L'émouvant travail de Bintou |
L'atelier commence par une rapide présentation des trois séances. Puis, les élèves préparent leur support, des feuilles de dessins format raisin (50x65). Cette feuille est recouverte de peinture acrylique noire diluée à l'eau. Un fond est ainsi réalisé.
L'étape suivante consiste à coller le visage de Chana sur une demi feuille de dessin.
Ce collage est découpé et placé sur la feuille de dessin grâce à de la pâte adhésive. Chana prend place sur le support.
Pour la deuxième séance, les élèves imaginent et réalisent un décor afin de répondre à la question suivante : Où est-elle ?
La dernière séance se déroule en deux temps. Tout d'abord, Chana s'anime dans ce décor et prend quelques couleurs.
Roxanne |
Yohann |
Maël |
Milo |
Félix |
Abdoulhany |
Tina |
Enfin, la figure de Chana est enlevée du support et son absence devient un élément essentiel de l'image. Les élèves sont invités à utiliser ce vide laissé par Chana et à la transformer, à lui donner sens.
Bintou |
Roxane |
Tina |
Yohann |
Félix |
Junior |
L'atelier s'achève sur un rapide échange concernant les productions et les ressentis de chacun vis à vis du dispositif mis en place.
Merci à Patrick Laurin et aux élèves pour leurs implications et superbes réalisations.
Pour en savoir plus sur Patrick Laurin, cliquez sur le lien suivant :Patrick laurin et collectif CERCE
Les élèves de la 3 ème C ont eu la chance de suivre une promenade commentée par Mr Meusnier, promenade qui leur a permis de poser un regard différent sur leur quartier, leur arrondissement, de retrouver les traces d'un passé souvent douloureux, de poser leurs pas dans ceux de Chana, de Dora Bruder, et d’autres inconnus. Au programme, une boucle dans le XX ème arrondissement pour découvrir différents lieux associés à l'occupation mais aussi l'adresse d'un Juste, de réaliser des dessins urbains et un moment de lecture.
Mr Meusnier a préparé un très beau parcours, riches en étapes historiques et anecdotes afin de permettre aux élèves de poser un regard différent sur des endroits qu'ils fréquentent tous les jours. Damien Roudeau est présent et donne aux élèves quelques consignes pour la réalisation de dessins qui devront rendre compte de la sortie.
La plaque de l'école 40, rue des Pyrénées 75020 Paris |
Nous écoutons Mr Meusnier nous parler des écoles sous l'occupation |
Devant le commissariat de la rue des Haies sur lequel se trouvent des plaques commémoratives |
Puis nous bifurquons dans le passage Dagorno pour rejoindre le commissariat de la rue des Haies et évoquer le rôle de la police sous l'occupation. Nous prenons le bus 26 pour descendre après la Place Gambetta et descendre dans la rue du Retrait.
Damien Roudeau réalise nombre de croquis |
Pierre et Basile lisent des passages de Dora Bruder de Patrick Modiano en face de l'emplacement de l'ancienne caserne des Tourelles |
Notre randonnée urbaine s'achève par un moment de lecture d'extraits du livre de Patrick Modiano "Dora Bruder". C'est devant l'ancienne caserne des Tourelles, dans laquelle les jeunes filles arrêtées attendaient d'être envoyées à Drancy, que Pierre et Basile nous lisent ces extraits. Enfin, le tramway nous laisse devant le 70, Boulevard Davout, adresse de la tante de Chana, chez laquelle Le jeune Marcel, au parcours aussi triste qu'incroyable a retrouvé une partie de sa famille.
Nous remercions très chaleureusement Mr Meusnier ainsi que les intervenants qui nous ont accompagnés pendant près de quatre heures pour cette nouvelle étape du projet. Merci Pascale, Aurélia et Damien.
Le message du frère de Chana Finkielsztajn :
" Bouleversé par l’admirable travail que vous,
vos partenaires et vos élèves, avez réalisé sur le
souvenir déchirant de ma sœur Chana et de ma
famille dont 80 ans après leur assassinat, je n’ai pas
réussi à faire le deuil.
Très touché par les vidéos jointes relatant ce
douloureux passé.
De tout mon cœur, je tiens à tous
vous remercier infiniment, pour votre émouvante
commémoration.
J’en reste profondément éprouvé.
Sentiments respectueux"
Super projet, und grand BRAVO depuis l'Allemagne!
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